La vidéo tournée samedi 30 mars par Radio Bip est devenue virale. Afin d'éclaircir les circonstances de l'usage de la matraque, l'Inspection Générale de la Police Nationale va mener une enquête.
Que s'est-il passé samedi 30 mars vers 18h40 à proximité du pont Canot à Besançon ? Alors que le Préfet avait ordonné vers 17 heures la dispersion de la manifestation en raison de la présence de casseurs, on voit sur la vidéo un groupement de policiers arriver à proximité de la cité universitaire. Les policiers se dirigent en courant vers les gilets jaunes. Au coin de la rue l'un d'entre eux assène un coup violent à un jeune gilet jaune de dos.
Dans un premier temps, la Préfecture avait justifié l'usage d'un bâton de défense à l’encontre du gilet jaune "qui lui a semblé faire obstacle à la progression de la police par des actes d’hostilité". Le Préfet interrogé par France 3 Franche-Comté remettait la scène dans son contexte : "Ce geste s'inscrit dans le cadre de l'interpellation d'une personne hostile (autre que le gilet jaune frappé, ndlr). Il a été fait un usage proportionné du bâton de défense expliquait Joël Mathurin, préfet du Doubs.
Blessé, le gilet jaune a été pris en charge aussitôt par les street-medics avant d'être transféré vers le CHU de Besançon pour la pose de plusieurs points de suture.
Pour l'instant, le jeune homme n'aurait pas déposé plainte.
Voici la séquence dans son intégralité filmée par Radio Bip
La situation est calme. A 2'50 de la vidéo, un fourgon de police arrive et les policiers se dirigent vers les gilets jaunes encore sur place.
Dimanche dans la soirée, après la publication de la séquence intégrale par nos confrères de Radio Bip, la Préfecture a fait savoir qu'elle a saisi l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) pour une enquête administrative. Objectif : apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquels le bâton de défense souple a été employé.
Le Préfet rappelle son soutien aux forces de l'ordre mobilisées depuis plus de 4 mois à Besançon. Selon la Préfecture, près d’une centaine de personnes ont été interpellées, plusieurs ont été condamnées par la justice.
Compte tenu de la présence de 20 à 30 casseurs dans la #manifestation non déclarée à #Besançon le Préfet du #Doubs ordonne la dislocation et demande aux manifestants pacifiques de quitter immédiatement l’attroupement.
— Préfet du Doubs (@Prefet25) 30 mars 2019
"Une violence inouïe et gratuite" selon la journaliste qui a filmé la scène
Emma Audrey, journaliste à Radio Bip suit chaque weekend avec une caméra embarquée en direct les manifestations des gilets jaunes à Besançon. Elle nous a confié son émotion après ce coup de matraque asséné par un policier : "Ca m'a pris au ventre, j'ai été choquée, j'ai vu une violence inouie et gratuite" a t-elle confié au lendemain de la manifestation.
Mi-mars, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait affirmé que l'IGPN avait été saisie par la justice pour 174 affaires de violences policières présumées lors de manifestations des "gilets jaunes".